Être celle qu'on veut être
C'est difficile de faire correspondre celle qu'on est à celle qu'on veut être. Pour atteindre un idéal, je ne sais pas. Avec l'École nationale de la chanson, je suis portée à me questionner beaucoup sur moi-même. Qu'est-ce que je veux pour moi, et qu'est-ce que je veux pour ma carrière. J'ai réussi à déterminer quelques points clairs pour moi:
- Je veux faire de la musique accessible, mais de qualité
- Je veux faire des spectacles visuellement intéressants. Je suis prête à entrer dans le monde du showbusiness. Éclairages, maquillages, paillettes, enwèye donc.
- Je veux voyager avec mes compositions. Sortir du Québec. Montrer ma musique à beaucoup de gens.
Pour ça, je dois me demander. Est-ce que c'est possible de faire de la musique intelligente tout en faisant partie de ce qu'on pourrait appeler "l'entertainment" ? Je veux garder de la qualité dans mes textes, j'écris comme ça vient, c'est assez naturel et vrai. Mais est-ce que ça peut déplacer des foules?
Quel est le minimum qui me contenterait? Je sais que je peux atteindre ce minimum.. mais j'en veux plus. J'ai le droit de me projeter dans l'avenir, et je pense que c'est la clé de la réussite professionnelle. Et je sais exactement où je veux être dans 10 ans. J'ai le droit de m'imaginer avec des spotlight, des lumières partout et une scène immense, avec des gens qui crient et qui chantent mes paroles avec moi.
Je cotoie des artistes qui affirment vouloir rester dans l'ombre, underground. Que ça ne leur dérange pas de ne pas gagner leur vie avec ça. J'ai tellement de difficulté à croire ça.. ça sonne comme une joke pour moi. Simplement parce que moi, je fais de la musique pour deux raisons: la première est que j'ai besoin de chanter, de m'exprimer, de prendre ma place sur scène. La deuxième raison pour laquelle je veux faire de la musique ma carrière est que je veux partager ma vision aux gens. À beaucoup de gens si possible. Alors il est évident que l'underground n'est pas pour moi. Je ne me révolte pas contre la machine du showbusiness. Pour moi, c'est ça le trill. Pour que je puisse considérer que ma carrière marche, mes objectifs sont élevés. Les shows au Centre Bell me font capoter.. pourquoi ça ne pourrait pas fonctionner pour moi? Bon, j'exagère un peu, mais en fait, j'aimerais vraiment ça. On dirait qu'on n'a pas le droit de voir grand quand on est artiste de la relève. Ben je me donne ce droit.
Est-ce que rentrer dans cette machine, industrie de la musique me rend moins vraie? Mon mascara et mon envie d'offrir un SHOW m'empêche d'être une vraie artiste? Est-ce que pour être artiste ici, il faut souffrir, manger du Kraft Dinner toute sa vie et jouer devant 5 personnes chaque soir? Parce que cette définition d'artiste ne me colle pas à la peau. Et je suis prête à jouer la game à ma façon si c'est ça qu'il faut pour faire dla musique ici!
Bref, entre ce que je suis et celle que je veux être, il y a un grand pas. Mais au moins, "celle que je veux être" est très clair pour moi. Il ne reste qu'à l'assumer. Et à travailler fort